L’année dernière, lors des EGRIP, nous avions constaté que le Service Universel avait disparu du corpus réglementaire français alors même qu’une menace pesait – et elle pèse encore – sur l’accessibilité à la fibre de dizaines voire de centaines de milliers de locaux.
Cette année, un autre constat malheureusement complémentaire interpelle, celui de l’affaiblissement inattendu du soutien de l’Etat aux politiques d’investissements menées par les opérateurs d’infrastructures. Cet affaiblissement est notamment caractérisé par les décisions récentes relatives à la remise en cause des aides d’Etat, à la hausse exceptionnelle des tarifs de génie civil d’Orange ou encore à l’abandon des travaux d’envergure sur l’économie des raccordements complexes.
Face à cette situation, il est essentiel de rappeler toute l’importance pour les opérateurs d’infrastructures du bon fonctionnement du partenariat public privé, toute l’importance du respect des engagements de l’Etat et naturellement toute l’importance du maintien d’un cadre d’investissement stable et prévisible.
Si nous avons déployé la quasi-totalité des locaux français, le Plan n’est pas encore finalisé. Les déploiements doivent atteindre les 100%, près de 50% des raccordements doivent encore être réalisés, et l’équilibre économique des sociétés de projets ne doit pas être menacé après des années de pertes financières lié à l’effort massif d’investissement.
Il faut donc impérativement et rapidement conforter le Plan France THD. La dislocation du triptyque Opérateurs/Collectivités/Etat reviendrait à compromettre durablement l’objectif du Président de la République d’une généralisation de la fibre dès 2025.
Mathieu DENOIX, Directeur de la Règlementation et des Affaires Publiques de TDF